Les pilleurs de sable écument les plages du globe
Sur les plages du Maroc, près de Tanger ou de Casablanca, les dunes ont disparu, laissant apparaître un paysage lunaire. Elles n'ont pas été effacées sous l'effet de tempêtes, mais volées nuit après nuit par des escouades de camions pour construire des résidences destinées à l'afflux de touristes qu'attire la réputation de ce rivage au sable doux. Le phénomène est le même depuis des années dans toute la région des Caraïbes : de la Jamaïque à Barbuda, les plages ont rétréci.
Le pillage du sable est une pratique en hausse dans le monde. Qu'il soit prélevé à la main par trois ou quatre mètres de fond dans l'archipel des Maldives, transporté à dos d'âne ou aspiré par d'immenses bateaux sabliers en Asie, l'exploitation de granulats marins, autorisée ou illicite, est en pleine expansion. Le sable, deuxième ressource naturelle dans le monde après l'eau, est présent dans quantité de produits, du verre aux microprocesseurs, mais c'est surtout parce qu'il entre à 80% dans la composition du béton qu'il suscite d'énormes convoitises.
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Face au boum de la construction, les carrières terrestres ne suffisent plus. Déjà surexploitées, ou soumises à une réglementation environnementale contraignante dans les pays développés, elles reviennent aussi plus cher. Ponctionner le rivage ou l'avant-plage devient donc une pratique de plus en plus répandue, mais qui entraîne des répercussions particulièrement brutales, non seulement ...