sahara occidental du MAROC

"sahara occidental"..........est histoire du Sahara marocain est une partie intégrante de le histoire  de marocanisation.




Le Maroc est un État d’Afrique du Nord limité au nord par l’océan Atlantique, le détroit de Gibraltar (15 kilomètres) et la Méditerranée, à l’est et au sud par l’Algérie et au sud-ouest par la Mauritanie (voir la carte détaillée). Le Maroc est donc situé à l’extrême nord-ouest de l’Afrique, juste en face de l’Europe, dont il n’est séparé que par les 17 km du détroit de Gibraltar. Le Maroc fait partie des États du Maghreb dont c'est le pays le plus occidental.


Avec ses 446 550 km², sans le Sahara occidental dont il revendique le territoire, le Maroc est le plus grand pays de la région après l'Algérie. Pour l'instant, le Sahara occidental n'a pas encore trouvé de statut définitif au plan juridique, soit plus de trente ans après le départ des Espagnols en 1976. Selon l'ONU, le Sahara occidental figure sur la liste des «territoires non autonomes». Le territoire est revendiqué à la fois par le Maroc, qui le désigne maintenant comme le Sahara marocain, et par la République arabe sahraouie démocratique (RASD), fondée par le Front Polisario en 1976. Dans les faits, le Maroc contrôle et administre aujourd'hui environ 80 % du territoire, alors que le Front Polisario, pour sa part, n'en contrôle que 20 %. Le Maroc revendique également les enclaves espagnoles de Ceuta (18,5 km²) et de Melilla (20 km²) situées au nord des côtes méditerranéennes.





histoire et société du Sahara Occidental

Les origines du Sahara Espagnol
La colonisation Espagnol
     
    chapitre 4
                                                          chapitre 5

L'indépendance  ses conséquences pour le Sahara 








Chapitre 5 Les racines du nationalisme sahraoui


Le Sahara occidental, comme beaucoup de pays africains modernes, n'a pas d'antécédents historiques. Il n'y avait pas de nation sahraouie à l'époque pré-coloniale, et le nationalisme sahraoui qui se fait jour actuellement est un phénomène très récent, ses origines datant seulement de la fin de l'époque coloniale espagnole.
Cependant, les Sahraouis, hommes du désert, grands nomades éleveurs de chameaux et parlant le hassaniya, considèrent la culture - au sens large du terme - de leur peuple comme étant très différente de celle des sédentaires ou semi-nomades berbères, qui vivent juste au nord du Sahara, dans le Noun, le Bani et l'Anti-Atlas, et qui parlent principalement le tachelhit. Certes, les Sahraouis n'étaient qu'une branche des beidan, c'est-à-dire des nomades de langue hassaniya dont l'ascendance est un mélange d'Arabes, de Berbères et de Noirs africains qui vivaient dans les vastes étendues désertiques situées entre le Noun et les vallées du Sénégal et le coude du Niger, mais ils se distinguaient en tant que ahel es-Sahel, le peuple du littoral atlantique qui était une zone particulièrement aride dont les qabael ne s'étaient jamais soumis ni aux sultans du Maroc, ni aux émirs mauritaniens. Un tel passé aurait pu ne pas avoir de signification politique notable dans la dernière partie du XXe siècle.



Mais si l'Armée de libération avait réussi à chasser les Espagnols du Sahara occidental à la fin des années 1950, le territoire aurait été incorporé au Maroc et, sans doute, le nationalisme sahraoui ne se serait pas manifesté en tant que force politique, tout comme le nationalisme touareg n'est jamais devenu un facteur politique important dans le sud de l'Algérie.


En fait, l'aile sahraouie de l'Armée de libération fut écrasée en 1958. La décennie suivante ne fut témoin d'aucune tentative sérieuse de résistance contre les autorités espagnoles, de la part des Sahraouis. Cependant, de profonds changements se produisirent durant cette période au sein de la colonie espagnole, sur les plans économique, social et politique.

Ces changements, qui s'accompagnèrent d'une importante évolution sur la scène politique à l'échelon régional ou international, firent que lorsqu'un mouvement anticolonial commença à s'ébaucher à la fin des années 1960, son caractère politique était résolument différent de celui des unités sahraouies de l'Armée de libération.

A la fin des années 1950, non seulement la présence coloniale était très récente mais elle n'avait que faiblement marqué la société sahraouie. Durant cette période, le Sahara occidental n'avait représenté qu'un intérêt économique limité pour l'Espagne, son développement avait été lent et aucune des "villes" espagnoles n'avait vraiment dépassé la taille d'un village.

En effet, depuis 1934, les Sahraouis continuaient à pratiquer leur économie pastorale - avec, toutefois, des relations commerciales accrues avec les Espagnols. Ils appliquaient leur propre justice, la charia coranique et l'orf coutumier, et réglaient leurs affaires par l'intermédiaire de leurs djemaas, tout en coexistant de façon pragmatique avec les Espagnols, sauf pendant la courte insurrection de 1957-58. Cependant, à partir de la fin des années 1950, le Sahara occidental avait subi des changements, tardifs mais rapides, causés par un éveil soudain d'intérêt pour ses ressources minières. L'accroissement des offres d'emploi et des possibilités d'éducation dans les villes, ainsi que les sécheresses avaient encouragé une grande partie de la population sahraouie à abandonner son mode de vie nomade précaire pour s'installer dans les zones urbaines.

A cause de cette sédentarisation, les Sahraouis eurent un contact beaucoup plus direct et suivi avec les Espagnols. D'ailleurs ils entrèrent pour la première fois dans le cadre des organes administratifs et du système judiciaire espagnols. Ils ne vivaient plus désormais en coexistence avec les installations espagnoles, qui jusqu'alors étaient extérieures à leur monde de nomades, mais faisaient partie d'une société urbaine régie par les Espagnols, bien que les villes du territoire fussent encore très petites. Avec ses administrateurs et ses bureaucrates, ses soldats et ses policiers, ses lois et ses réglementations, ses écoles et ses hôpitaux, le Sahara occidental commençait à ressembler, au yeux des Sahraouis sédentarisés, à un pays - un pays dominé, de surcroît, par les Espagnols.

Dans ce nouvel environnement urbain, des Sahraouis issus de tribus ou de castes différentes allaient à l'école, travaillaient et vivaient côte à côte ; et par rapport aux Espagnols, qui étaient maintenant les ahel mdafa, les "hommes du fusil" incontestés, ils partageaient tous le statut humiliant de znaga.


De plus, une suite de changements politiques introduits par le gouvernement espagnol à partir de 1958 eut tendance à renforcer l'impression que le territoire était en train de devenir une entité politique conséquente. A la suite de l'instauration du statut de province et de l'arrivée d'un gouverneur général avec résidence permanente en 1958, il y eut les élections pour le Cabildo Provincial en 1963 et ensuite la création de la Djemaa en 1967. Même si la Djema n'était pas élue démocratiquement et n'avait aucun pouvoir législatif réel, son existence et ses débats sur des questions économiques et sociales concernant le territoire tendirent à renforcer le sentiment naissant chez les Sahraouis d'une identité territoriale allant au-delà de l'identité tribale.
L'un des plus grands paradoxes du problème du Sahara occidental est que ce fut en partie parce que les gouvernements marocain et mauritanien et les partis d'opposition marocains n'avaient pas réussi à affirmer leur revendications sur le Sahara occidental avec une réelle vigueur, que, dix ans après le démantèlement de l'Armée de libération, les Sahraouis anticolonialistes commencèrent à s'organiser indépendamment et à se tourner aussi loin que vers l'Algérie et la Libye pour obtenir un soutien extérieur.

Cette autonomie contribua à façonner le caractère nationaliste sahraoui propre au mouvement anticolonial qui réapparut vers la fin des années 1960.

En outre, en renonçant aux prétentions marocaines sur la Mauritanie et en reconnaissant l'indépendance de celle-ci en 1969, le roi Hassan établit un précédent qui n'échappa pas aux Sahraouis. Si la Mauritanie pouvait enfin obtenir la reconnaissance de la part du Maroc de son droit à devenir une nation, pourquoi les Sahraouis ne pourraient-ils l'obtenir eux aussi ?

CHAPITRE 4L'indépendance et ses conséquences pour le Sahara

L'Armée de Libération

Ce furent l'accession du Maroc à l'indépendance en mars-avril 1956 et les appels à l'insurrection lancés par les commandants de la Jaïch at-Tahrir (Armée de libération) dans le Sud marocain qui incitèrent les Sahraouis à se soulever pour la première fois depuis la pacification de 1934.

Le Front de Libération National (F.L.N.) algérien avait entamé également une lutte armée en 1954 ; aussi, pour éviter de combattre sur deux fronts, le gouvernement français avait-il décidé de tenter d'arriver à un compromis avec Mohammed V, qui était ramené de Madagascar le 31 octobre et autorisé, après des pourparlers en France, à faire un retour triomphal au Maroc, le 16 novembre. Mais au lieu de déposer les armes après cette première victoire, l'Armée de libération avait accru sa pression sur la France, alors même que se poursuivaient les négociations entre le gouvernement français et le sultan.

La France ayant renoncé à son protectorat, le gouvernement espagnol, qui dans les années 1950, avait réagi à la montée du nationalisme marocain avec beaucoup moins de véhémence que les autorités françaises, n'avait guère d'autre alternative que d'en faire autant.

Le sultan entama des pourparlers à Madrid avec Franco, et le 7 avril 1956, le gouvernement espagnol reconnaissait l'entière souveraineté du Maroc et s'engageait à "respecter l'unité territoriale de l'empire que garantissent les traités internationaux ". De nombreuses unités furent placées à Ifni, au Sahara ou aux Canaries. De plus, bien que Ifni n'eût guère de valeur sur le plan économique, le général Franco savait depuis plusieurs années déjà que le sous-sol du Sahara occidental recélait d'importantes richesses minérales. En 1950, lors d'une visite à El-Aïoun, il avait rencontré le géologue Manuel Alia Medina, qui avait découvert des phosphates dans le territoire, à la fin des années 1940 ; et en 1952, la Direcciôn General de Marruecos y Colonias avait créé un service des minerais, le Servicio Minero, lequel avait confié d'autres missions de recherches sur les phosphates à l'Adato de Investigaciones Mineras, organisme rattaché à l'I.N.I. (Institut National de l'Industrie).

Cependant, la nouvelle du succès de la lutte pour l'indépendance au Maroc arriva bien vite dans le désert. Les nomades du Sahara occidental et des régions avoisinantes se rendaient fréquemment à Goulimine ou sur d'autres marchés du Noun et du Bani : c'est là qu'ils apprirent que le mouvement de guérilla contrôlait une grande partie de la campagne marocaine.

De plus, de nombreux leaders partisans furent déçus par les compromis que le roi Mohammed V fit avec la France après l'Indépendance. "Quelques-uns commencent à se demander si notre révolution n'a pas échoué après la déclaration de l'indépendance, notait en août 1956 l'instance suprême de l'Armée de libération et du mouvement de résistance urbaine, le Conseil National de la Résistance.


Les victoires que nous avons obtenues jusqu'à présent ne sont des victoires que dans la mesure où elles ont pour effet de libérer la souveraineté marocaine dans le domaine de la diplomatie et de la justice. Quant à la situation intérieure, les transformations espérées ne se sont pas réalisées, pas plus que n'est apparu aucun changement digne d'être noté". En particulier, le fait que le roi Mohammed V eut consenti à ce que plusieurs milliers de soldats français restent stationnés au Maroc, alors que la France était en guerre avec le F.L.N. en Algérie, en avait jeté plus d'un dans la consternation.

En réalité, aux yeux de nombreux chefs de la guérilla, la lutte du Maroc pour son indépendance s'inscrivait dans une lutte pan-maghrébine et pan-arabe de plus grande envergure. En juillet 1955, un comité de coordination des armées de libération du Maghreb avait été mis en place, et après l'indépendance du Maroc, quelques groupes de l'Armée de libération marocaine avaient commencé à participer à la livraison clandestine d'armes au F.L.N.



Les révoltes en Ifni et au Sahara

Un petit groupe d'environ vingt-cinq sahraouis, parmi lesquels un jeune Reguibi nommé Abba el-Cheikh, rejoignit l'Armée de libération dans le Sud marocain en 1956 et fut ensuite envoyé dans le désert pour inciter les nomades à la révolte. Leur argument était que si l'on avait réussi à forcer la France et l'Espagne à accorder au Maroc l'indépendance, a fortiori, on pourrait certainement les chasser du Sahara qu'elles n'avaient assujetti que vingt ans auparavant.

De nombreux Sahraouis furent convaincus qu'ils pourraient regagner leurs libertés d'antan en revenant à leurs traditions guerrières, et ainsi, plusieurs djemaas, notamment celles des tribus zekna et des Reguibat, résolurent de suivre l'exemple de l'Armée de libération. Ils commencèrent par former des unités de guérilleros composées exclusivement de Sahraouis qui, bien qu'utilisant certains armements modernes fournis par l'Armée de libération, calquèrent leurs tactiques sur les techniques du ghazi qu'ils pratiquaient jadis.

Les Français avaient l'impression d'être revenus au temps des razzias d'avant 1934, époque à laquelle les rebelles hostiles à la présence française trouvaient aussi refuge sur le territoire espagnol.

Pendant ce temps, l'Armée de libération avait commencé à attaquer au Sahara occidental. Le 29 novembre, des guérilleros arrivèrent au phare du Cap Bojador qui n'était pratiquement pas défendu, capturèrent les 7 Espagnols qui s'y trouvaient et sabotèrent le phare, le mettant hors d'usage pour plusieurs jours.

Le 3 décembre, le ministère des Armées annonçait à Madrid que les guérilleros avaient attaqué un convoi espagnol à Arbaa el Mesti, près d'El-Aïoun. Il y eut un autre affrontement à 20 kilomètres d'El. Aïoun le 22 décembre, et, le 3 janvier 1958, l'Armée de libération attaqua les positions espagnoles à Argoub situé face à Villa Cisneros, de l'autre côté de la baie du Rio de Oro.