sahara-occidental Chapitre 1








Tout d'abord on doit s'interroger sur la genèse de ce territoire situé sur une aire géographique qui échappe au contrôle de tout Etat central. Les conditions d'existence d'un espace territorial impliquent l'organisation d'un pouvoir, d'une force sociale suffisante pour assurer le contrôle effectif de cette portion d'espace. Sans contrôle de l'espace, on ne peut parler de territoire. Le seul fait qu'un groupe humain habite une région et l'exploite n'est pas en soit déterminant,





Or, dans le cas du Sahara occidental, qui est, a-t-on dit, un milieu pastoral saturé, l'accès aux ressources ne saurait être libre et indifférencié entre les pasteurs. Les rapports de forces jouent en permanence. Le contrôle de l'espace est donc une des premières conditions de la vie sociale. Car qui dit contrôle dit sécurité, partant, possibilité pour la production de se développer et pour les groupes sociaux de satisfaire leurs besoins élémentaires, donc d'exister.







Ceux qui n'ont pas les moyens politiques et militaires de contrôler leur espace pastoral sont dominés par d'autres et sont contraints soit de se soumettre (remettre une partie de leur production aux groupes dominants, renoncer à la priorité d'accès aux ressources pastorales, ce qui peut mettre la survie des familles en danger les mauvaises années) soit de s'exiler.





Cette situation oblige donc les individus à former des groupes politiques dont le premier objectif est la constitution et le maintien d'un territoire pastoral. Mais ces groupes sont forcément limités car, au-delà d'un certain nombre d'individus, et compte tenu de l'absence d'organisation étatique, les liens politiques cessent d'être opérationnels si le réseau est trop vaste.





Les groupes tendent donc toujours à s'élargir, pour se renforcer et, en même temps, ils se défont d'eux-mêmes, en tant que réseaux politiques, dès qu'ils dépassent un certain seuil.





On ne saurait définir avec précision le seuil au-delà duquel le groupe n'est plus viable en tant qu'unité politique. Il varie selon les lieux et les époques.



Le Sahara n'a pas toujours été un désert. Dans ce pays aujourd'hui flétri et désolé, des périodes de sécheresse et d'humidité se sont succédées au fil du temps.





Ainsi, entre 5000 et 2500 av. J.-C., les régions ouest du Sahara étaient une savane peuplée de girafes, d'éléphants, et de rhinocéros, comme en attestent les dessins rupestres de l'époque néolithique découverts par les archéologues au Sahara occidental et en Mauritanie.On sait très peu de choses des peuples qui ont dessiné ces animaux.









D'après les traditions locales, il s'agissait de Noirs appelés les Bafour. Mais les recherches archéologiques effectuées à l'époque moderne ont révélé que, si le sud et le centre de la Mauritanie étaient principalement habités par des populations noires à l'époque néolithique, les Blancs de souche "capsienne" et "ibéro-mauresque" dominaient en revanche plus au nord.



Quoi qu'il en soit, la période néolithique s'acheva par une catastrophe écologique, puisqu'à partir de la fin du 3e millénaire av. J.-C. la savane disparut en quelques siècles pour laisser place à un désert. L'élevage et l'agriculture qu'avaient pratiqués certaines peuplades du Sahara occidental à l'époque néolithique devinrent extrêmement précaires ; et si l'on en croit les récits traditionnels, les Bafour commencèrent alors à se réfugier dans les oasis ou à émigrer vers le sud.







Cependant, malgré l'hostilité grandissante du climat, de nouvelles vagues de migration eurent lieu au Sahara Occidental par le nord, au cours du 1er millénaire av. J.-C. Les nouveaux arrivants étaient des nomades berbères. On ignore encore les raisons pour lesquelles ils vinrent jusque là : peut-être pour échapper à des ennemis ou simplement pour chercher de nouveaux pâturages. Quoi qu'il en soit, ils avaient domestiqué le cheval et savaient utiliser le fer, ce qui leur donnait un net avantage sur les derniers représentants de la population néolithique. Toutefois, ils ne seraient probablement pas restés au Sahara, qui finit par devenir un véritable désert, s'ils n'avaient pas eu la chance de trouver le seul animal capable d'assurer la survie de l'homme dans ce climat, le chameau, qui arriva de l'est vers le 1er siècle av. J.-C.





Certains berbères du Sahara occidental se convertirent à l'islam, tout au moins superficiellement, au cours des IXe et Xe siècles, après les premières expéditions arabes au "Maghreb Extrême" le Maghreb al-Aqsa. D'après les historiens arabes du Moyen Age, Oqba ben Nafi, le gouverneur de l'Ifriqia (Tunisie) accrédité par l'empire ommeyade de Damas, fut le premier chef arabe à pénétrer au Maroc - dans les régions du Draa et du Sous situés au nord du désert - en 681.







Mais certains historiens modernes doutent qu'il soit allé plus loin que l'Algérie cntrale. Moussa Ibn Noussair qui fut nommé gouverneur de l'Ifriqia en 705, fut le premier Arabe à soumettre plusieurs partis du Maroc et en 711 il envoya par le détroit de Gibraltar une armée de Berbères qui vainquit les Visigoths et conquit l'Espagne au nom de l'islam. De fait, les Arabaes étaient moins attirés par le désert du Sahara, pays rebutant et hostile ; pourtant, l'un des derniers gouverneurs de l'Ifriqia, Abderrahman Ibn Habid aurait fait construire, en 745, une série de puits sur une piste reliant le sud du Maroc à la ville marchande d'Aoudaghost située au sud de la Mauritanie, de l'autre côté du désert.





En réalité, l'expansion progressive de l'islam au désert a sans doute été facilitée par l'apparition, aux VIIIe et IXe siècles, d'un commerce régulier et non plus sporadique, à travers le Sahara. Les principaux Etats arabes de la Méditerranée occidentale, l'Ifriqia et l'Espagne, avaient besoin de l'or de l'Afrique noire pour frapper monnaie et ils se faisaient concurrence en s'alliant à des tribus locales, pour contrôler les principales pistes caravanières.





Les tribus qui vivaient à cette époque à la ceinture ouest du Sahara descendaient des deux principaux peuples berbères d'Afrique du nord-ouest, les Zénètes et les Sanhadja.





Les premiers, pourtant nomades, s'étaient rendus maîtres des principales oasis et des centres marchands des parties nord du désert vers le IXe siècle. Au sud, en plein désert, les principales tribus nomades pratiquant l'élevage de chameaux étaient de souche sanhadja.



De tout temps, le désert fut un lieu de refuge ou de sanctuaire pour les peuples fuyant devant des tribus ennemies ou les exactions des sultans marocains. Réciproquement, la précarité des ressources pastorales du désert qui pouvaient rapidement s'épuiser en cas de sécheresse, entraîna des mouvements périodiques de contre-migration.





L'empire almoravide et le peuplement arabe du Sahara





L'empire almoravide s'étendait de Saragosse à la rivière Sénégal. Mais en réalité, il en était tout autrement. Il y avait en fait deux "empires". L'état fondé au Maroc par Youssef Ibn Tachfin ne contrôlait pas directement l'empire almoravide du Sahara et réciproquement, Abou Bakr n'avait aucune influence sur ce qui se passait au nord du désert.



Au Sahara, la fragile cohésion forgée par les dirigeants almoravides se dissolut très vite dans des conflits entre tribus après la mort d'Abou Bakr dans une bataille au Tagant en Mauritanie (1087).



Deux siècles plus tard, lorsque les Sanhadja du Sahara durent faire face aux premières invasions de tribus de bédouins arabes venues de l'autre bout de l'Afrique du Nord, ils furent incapables de former une



. Les Maures, peuple aux origines ethniques très mélangées



- arabe, berbère, et noire africaine à cause du métissage avec les esclaves et leurs descendants



- étaient des pasteurs-nomades vivant sur une vaste partie du Sahara,



de la rivière Draa au nord aux rives du fleuve Sénégal au sud,



et du rivage atlantique à l'ouest à une zone de dunes quasiment impénétrable.



La formation du peuple maure se fit selon un processus complexe d'interaction entre les Sanhadja et les Beni Hassan ;



elle dura plusieurs centaines d'années et fut souvent compliquée par les changements intervenant dans la région. Aux XVe et XVIe siècles, des voyageurs et des explorateurs remarquèrent que la langue znaga des Sanhadja étaient encore très largement répondue.





Le grand chroniqueur portugais du XVe siècle, Gomes Eannes de Azurara, notait que Joao Fernandes, explorateur qui avait voyagé avec des nomades dans l'arrière-pays saharien à partir d'un site côtier proche de Dakhla en 1445, avait remarqué que "l'écriture de ces gens et leur langue ne sont pas les mêmes que ceux des autres Maures ; mais ils appartiennent tous à la secte de Mahomet et on les appelle les Alarves, les Mazanegues et les Berbères.



Les diverses descriptions du Sahara occidental faites au cours du XIXe siècle permettent de brosser un tableau assez complet et précis de cette région et de ses populations à cette époque. A cet égard, cinq traits principaux se dégagent clairement et on peut préciser les rapports entre les nomades sahariens et le sultan marocain.





Tout d'abord, le Sahara occidental, c'est-à-dire la région comprise entre l'oued Draâ au nord et le cap Blanc et l'Adrar au sud, était habité par des groupes humaines différents, ayant une importance inégale et vivant dans des zones distinctes.





En 1821, Alexander Scott fut le premier à donner, en les déformant, les noms des diverses tribus ou fractions nomadisant dans cette région : les Reguibat, les Taoubalt, les Mejjat, les Izarguien, les Ouled Delim, les Arousien, les Ouled Tidrarin, les Skarna, etc.



Les listes de Léopold Panet en 1850 et du colonel Faidherbe en 1859 étaient moins longues et ne citaient que les principales tribus : les Ouled Delim, le Reguibat, les Arousien, les Ouled Bou Sba, ls Ouled Tidrarin, les Izarguien et les Mejjat.



Quelques années plus tard, Joachim Gatelle s'intéressait surtout aux tribus tekna au sud de l'oued Noun. En 1885-1886, les explorateurs espagnols fréquentèrent principalement d'une part les Izarguien et les Aït Moussa ou Ali dans la région du cap Juby, d'autre part les Ouled Bou Sba et les Ouled Delim dans le Rio de Oro et le Tiris.



Peu après, Camille Douls, qui avait séjourné chez les Ouled Delim, dressa une liste complète et détaillée des tribus nomades du Sahara occidental : il citait notamment les Izarguien, les Tidrarin, les Skarna, les Tadjakant, les Aït Oussa, les Reguibat, les Arousien, les Ouled Delim, les Mechdouf, les Ouled Bou Sba, les Ouled Sidi Mohammed et les Mejjat.





Ces tribus étaient d'origine différente. Les Reguibat, qui formaient deux grandes tribus (les Reguibat Sahel à l'ouest et les Reguibat Lgouacem ou Charg à l'est), descendaient des Berbères Sanhaja, qui étaient les habitants primitifs de cette région.









Les Berbères étaient également représentés par plusieurs tribus appartenant au groupe des Takna, notamment les Izarguien. La plupart des autres tribus descendaient des Arabes Maqil, venus au Sahara occidental au XIIIe siècle : il s'agissait surtout des Ouled Delim, des Ouled Tidrarin, des Arousien et des Ouled Bou Sba. Ainsi, les populations du Sahara occidental étaient organisées en tribus distinctes et présentaient une assez grande diversité.



Malgré cette diversité, ces populations avaient aussi de nombreux traits communs, s'expliquant par leur histoire, leurs contacts, la nature du pays et les conditions climatiques. Elles menaient un genre de vie pratiquement identique, fondé sur la nomadisation. Elles se déplaçaient constamment avec leurs troupeaux à la recherche de pâturages.





Elles avaient des activités économiques semblables : élevage, commerce, chasse ou pêche, parfois un peu d'artisanat et de culture. Il en était de même pour leurs coutumes, leur alimentation, leurs vêtements, leurs parures, leurs fêtes et leurs jeux (poésie, chants, musique, danse). Elles donnaient une instruction rudimentaire à leurs enfants, grâce à des maîtres (taleb) qui leur apprenait à lire le Coran et à écrire. Elles pratiquaient la même religion, l'islam, et y étaient très attachées. Elles parlaient la même langue, le hassanya, dialecte proche de l'arabe classique apporté par les Arabes Maqil.





Les tribus d'origine berbère, comme les Reguibat et les Tekna, s'étaient progressivement arabisées et avaient adopté le hassanya, tout en gardant une proportion variable de mots berbères. Ainsi, de nombreux éléments objectifs et concrets rapprochaient les divers groupes humains, au-delà de leurs différences, voire de leurs oppositions tribales. Au point de vue économique, social et culturel, ces populations avaient un mode de vie semblable et formaient donc un ensemble relativement homogène.





Chaque tribu (qabila) avait son organisation propre, comprenant habituellement des fractions (fakhd) et des sous-fractions (fara). A leur tour, celles-ci étaient réparties en divers campements (friq), qui comptaient plusieurs dizaines de tentes (khaima), abritant chacune une famille.



Au niveau de la tribu, de la fraction et de la sous-fraction, l'autorité s'exerçait par des chefs (cheikh) et des assemblées (djemaa). Mais il n'y avait pas de pouvoir supérieur organisé, commandant aux diverses tribus et les réunissant dans un ensemble structuré. Contrairement à ce qu'on dit parfois, l'Aït Arbaïn ou Conseil des Quarante, n'était pas une assemblée inter-tribale ou supra-tribale et ne représentait pas une autorité supérieure s'imposant à l'ensemble des populations. En fait, cette institution d'origine berbère était un conseil tribal se trouvant dans plusieurs tribus (notamment les Reguibat et les Izarguien) et se réunissant seulement dans certaines occasions.





Les seuls centres de pouvoir au Sahara occidental au XIXe siècle étaient, au nord, le petit Etat de l'Oued Noun, gouverné par la famille Beyrouk, et au sud, l'émirat de l'Adrar, contrôlé par la puissante tribu des Yahya ben Othman. La vaste zone située entre les deux n'était soumise à aucun pouvoir constitué, malgré l'émergence de l'autorité de Ma el Aïnin dans la Seguiet el Hamra à la fin du XIXe siècle. Elle se trouvait donc dans une véritable situation d'anarchie, au sens étymologique du terme. Cela était dû principalement au caractère presque désertique de cette région, à la vie constamment nomade de ses populations et à l'absence totale d'oasis et de villes.





Les tribus ne vivaient pas isolées dans leurs zones respectives. Elles avaient entre elle des relations de voisinage, surtout quand elles nomadisaient. Il existait aussi des rapports hiérarchiques, car certaines étaient soumises à d'autres et leur payaient un tribut (horma ou debiha) en échange de leur protection.





Ainsi, les Oouled Tidrarin étaient tributaires des Ouled Delim et les Mejjat, des Izarguien. En revanche, les tribus chorfa, qui descendaient (ou prétendaient descendre) du prophète Mahomet, gardaient leur indépendance : c'était le cas, par exemple, des Reguibat Lgouacem et des Arousien. Mais, en raison de l'absence d'un pouvoir supérieur et de la grande pauvreté du pays, c'était souvent la violence qui dominait les rapports entre ces populations. Certaines tribus -dites guerrières - s'imposaient par la force à leurs voisines plus faibles et pratiquaient couramment la razzia comme moyen de subsistance. Les rivalités et les luttes entre tribus, fractions et sous-fractions étaient continuelles. Les caravanes étaient souvent attaquées et dépouillées, à moins de payer pour être protégées.





A cet égard, les Ouled Delim et les Reguibat avaient une solide réputation. Alexander Scott soulignait les luttes fréquentes entre les tribus : celle à laquelle il appartenait se battait souvent avec d'autres et faisait périodiquement des expéditions de pillage ; il affirmait que les Mejjat et les Izarguien étaient toujours en guerre avec les Ouled Delim. Léopold Panet présentait les Reguibat comme une tribu guerrière, se livrant habituellement au pillage et à la razzia. Le colonel Faidherbe soulignait aussi le caractère particulièrement belliqueux des Ouled Delim, qui rançonnaient les caravanes ou les escortaient moyennant salaire ; il notait également que les Reguibat étaient en guerre avec les Tadjakant et que les Ouled Bou Sba se battaient entre eux. Julio Cervera confirmait la réputation de voleurs et de guerriers des Ouled Delim et leur domination sur les tribus des Tidrarin et des Arousien.





De son côté, Camille Douls racontait l'attaque d'une caravane de Tidrarin par un groupe d'Ouled Delim en 1887. Ainsi, l'existence d rivalités et de luttes constantes entre les tribus ou les fractions était un trait dominant, souligné par de nombreux témoignages.









Enfin, les populations du Sahara occidental se montraient très attachées à leur indépendance et à leur liberté, comme le relevaient aussi beaucoup de voyageurs, ce qui s'expliquait à la fois par leur genre de vie et leur fierté naturelle. Malgré leur organisation sociale, elles rejetaient toute autorité contraignante et ne reconnaissaient comme chefs que Dieu et Mahomet. Elles pratiquaient une démocratie très poussée, les décisions étant prises en commun et supposant l'accord de tous. Charles Cochelet soulignait l'entière indépendance des Ouled Delim, qu'il avait fréquentés.





De son côté, James Riley écrivait à propos de l'Arabe du Sahara, qu'il a bien connu : "Il est fier de pouvoir maintenir son indépendance, quoique sur un désert affreux, et il méprise ceux qui sont assez vils et assez dégradés pour se soumettre à aucune autre puissance qu'à celle du Très-Haut ; il marche la tête haute, maître unique et absolu de tout ce qu'il possède, toujours prêt à le défendre". De même, Francisco Quiroga notait "l'indépendance presque sauvage" de ces populations et leur refus de toute autorité, notamment celle du sultan marocain ; il rapportait que les Maures lui avaient dit très souvent que "l'Arabe du désert n'a pas d'autres chefs qu'Allah et Mohamed". Camille Douls écrivait également à propos des "Maures nomades" : "ils sont indépendants et ne reconnaissent aucune autorité effective". Ce goût des nomades sahariens pour la liberté et l'indépendance marquait leurs rapports internes et leurs relations avec l'extérieur, notamment avec le sultan du Maroc.





SAHARA OCCIDENTAL enjeux d'une guerre du désert





Dans cette société de pasteurs du désert, le chameau était évidemment primordial pour la survie. Avec un estomac pouvant contenir deux cent cinquante litre d'eau, le chameau peut voyager sans boire cinq jours durant pendant les jours les plus chauds de l'été, ou sept jours en hiver si les pâturages sont abondants. Il est capable de parcourir soixante kilomètres par jour, avantage considérable étant donné la rareté et la dispersion des pâturages. Le chameau était également une excellente bête de charge, tant pour les migrations des nomades que pour le transport de marchandises sur de longues distances, puisqu'il peut porter jusqu'à 150 kilos.





Les nomades utilisaient ses poils pour fabriquer leurs tentes (khaimat) et la peau pour faire du cuir. Quant au lait de chameau - une femelle en produit environ 6 litres par jour et jusqu'à douze litres pendant les six mois d'allaitement - il constitue l'élément de base de l'alimentation des nomades. Le chameau était également une très bonne monture de combat, une monnaie d'échange, et, en plus du sel extrait dans les sebkhat sahariennes (salines), le principal "produit d'exportation" des nomades. Les nomades élevaient aussi des chèvres dont ils utilisaient le lait, la viande, la peau et les poils.





Les produits fournis par les chameaux et les chèvres ne suffisaient pas à couvrir les besoins des nomades. Ainsi, fréquentaient-ils les centres marchands tels que Tindouf et Goulimine, au nord du Draa, pour y échanger leurs chameaux, ou leur laine et leurs peaux, contre des "marchandises d'importation" comme des céréales, du thé, du sucre, des armes et autres produits manufacturés.





Ils participaient aussi, en tant que guides, escorteurs ou commerçants indépendants, au commerce caravanier sur de longues distances qui, selon les époques, transportait des biens précieux tels l'or, les esclaves, les plumes d'autruches et la gomme arabique, de la savane et des forêts au sud du Sahara aux marchés du Maghreb et d'Europe et, en sens inverse, des biens manufacturés tels que du tissu.


Chapitre 3 La colonisation Espagnol




Après l'occupation tardive d'Ifni et des points stratégiques situés à l'inté-rieur du Sahara occidental au printemps et au début de l'été 1934, les deux territoires furent intégrés, pour des raisons pratiques, à la structure administrative du Maroc espagnol.





En vertu d'un décret mis en vigueur par le gouvernement républicain espagnol le 29 août 1934, le haut-ommissaire du protectorat espagnol au Maroc, basé à Tétouan, acquit en outre le titre de gouverneur général d'Ifni, du Sahara espagnol et du Rio de Oro. L'autorité administrative passait de Tétouan à Sidi Ifni et Tarfaya, où deux delegados gubernativos étaient responsables devant le gouverneur général respectivement pour l'administration d'Ifni et celle des territoires sahariens, et de Tadaya à Villa Cisneros et La Guëra où l'administration locale était supervisée par deux comandantes ./..







La longue et sanglante guerre civile qui se déroula en Espagne de 1936 à 1939 ne laissa quasiment aucune trace au Sahara occidental. Les forces franquistes recrutèrent fort peu de Sahraouis, tandis que 14 % des Musulmans de la zone de protectorat espagnol du Nord marocain avaient été enrôlés en 1937. La seule répercussion de la guerre civile espagnole sur 1e Sahara fut l'incarcération de prisonniers politiques républicains des Iles Canaries dans le camp de Villa Cisneros, d'où un groupe de détenus s'évada héroïquement en mars 1937 et s'enfuit au Sénégal à bord d'un bateau de pêche. Pendant les premières années de la Seconde guerre mondiale, tandis que les armées de l'Axe marchaient sur l'Europe, les idéologues du Nuevo Estado espagnol commencèrent à nourrir le projet d'une expansion impérialiste en Afrique du Nord-Ouest, au détriment de la France. Ainsi, en 1942, le gouvernement espagnol publia un livre intitulé Aspectos de la misi6n universel de España, et écrit par un membre éminent de la Société des Études internationales et coloniales, José Maria Cordero Torres, qui affirmait que " l'espace vital de l'Espagne " comprenait non seulement ses petites possessions actuelles en Afrique mais aussi la zone du Maroc sous protectorat français, la plus grande partie de la Mauritanie et la région d'Oran en Algérie, et certaines parties du territoire adjacent au Rio Muni administré par la France.





Concernant le Sahara occidental, Cordero Torres exhortait à "une occupation plus complète et plus permanente qui aurait consisté à installer une série de postes reliés par un réseau routier, le long de la côte et des frontières et à augmenter le nombre des forces d'occupation réparties en unités mixtes et en services spéciaux" ; enfin, il proposait que le traité signé en 1886 avec l'émir de l'Adrar fût considéré comme justifiant l'extension de la colonie saharienne de l'Espagne à la Mauritanie, jusqu'à Tichit, à environ 500 kilomètres de ses frontières existantes.





Cependant, la seule tentative d'expansion coloniale que fit l'Espagne pendant la guerre fut l'occupation de Tanger en mars 1941, et elle fut de courte durée. Tanger fut en effet évacuée lorsque les Alliés débarquèrent au Maroc en 1942 ; et quand les puissances de l'Axe en furent réduites à la défensive, les rêves phalangistes de gloire impériale en Afrique firent long feu./..En réalité, le nationalisme marocain devint une force politique puissante après la fondation du parti de l'Istiqlal (Indépendance) en 1944. Ainsi le gouvernement de Madrid jugea-t-il prudent, deux ans plus tard, de séparer administrativement ses colonies d'Ifni et du Sahara espagnol de son protectorat au Maroc. Ainsi, le 20 juillet 1946, un décret instaura l'Afrique Occidentale Espagnole (A.O.E.), nouvelle entité comprenant Ifni, la Seguiet el-Hamra et le Rio de Oro.





L'A.O.E. était administrée par un gouverneur général qui résidait à Sidi Ifni et était directement responsable devant le gouvernement de Madrid, par l'intermédiaire de son "bureau des colonies", la Direction générale du Maroc et des Colonies. Assisté d'un secrétaire général, il était responsable à la fois des forces militaires et de l'administration civile. Une ordonnance ministérielle du 8 février 1947 définit la partie saharienne de l'A.O.E. comme comprenant la "zone"de la Seguiet el-Hamra et la "colonie" du Rio de Oro. Toutefois, elle n'incluait pas la zone espagnole du Sud marocain, cette bande de désert s'étendant entre le Draa et le parallèle 27° 40'. Le gouverneur général de l'Afrique Occidentale Espagnole était chargé de son administration, mais comme cette zone était considérée comme faisant partie du protectorat espagnol au Maroc, il y jouait plutôt le rôle de délégué du haut-commissaire de Tétouan que celui de gouverneur général de l'A.O.E





A cette époque, les Espagnols n'administraient plus que quelques installations qui n'étaient guère plus grandes que des villages d'importance moyennes. En 1940, un poste avait été installé à 19 kilomètres de l'océan ,Atlantique dans la vallée de la Seguiet el-Hamra et du Rio de Oro, placée sous la responsabilité d'un sous-gouverneur résident, lequel avait, à Villa Cisneros un délégué chargé d'administrer le Rio de Oro. A part cela, il n'existait en 1946 que quelques autres petites installations, Smara et la Guera, et des avant-postes militaires à Bir Gandous, Guelta Zemmour, Tichla et Zoug./..









Jusque vers le début des années 1960, le développement de la colonie espagnole se fit très lentement. Ainsi, en 1952, elle ne comptait que 216 employés civils, dont 155 Sahraouis ; le service du téléphone n'avait que 24 abonnés dans tout le territoire. En 1959, il n'y avait encore que six "sections" d'école primaire, avec sept instituteurs, six Espagnols et un Sahraoui, et un effectif total de 366 élèves, dont 139 enfants sahraouis, lo5 enfants espagnols, et 122 adultes. Autre indice édifiant : le budget total du territoire s'élevait en 1952 à 19,7 millions de pesetas seulement, dont plus de la moitié (10,2 millions de pesetas) était consacrée à la police. Ce budget devait atteindre 53,5 millions de pesetas vers 1960. L'eau étant un élément fondamental pour le développement économique, on peut considérer comme révélateur du retard de ce territoire à cette époque, le fait que jusqu'en 1960, il n'y ait eu que 130 puits dans tout le pays, dont la capacité totale d'approvisionnement en eau n'excédait pas 12.200 m3, ce qui représente à peine la quantité d'eau consommée quotidiennement dans de nombreux villages de l'Espagne.





La seule industrie était la pêche. Une compagnie de pêche appartenant à l'état, l'I.P.A.S.A., fut fondée en 1948 par l'Institut national de l'Industrie, organisme dépendant du gouvernement espagnol , il opéra un modeste investissement en implantant une usine de réfrigération et de transformation des produits de la mer. Dans les années 1950, on pêcha de 2.000 à 6.000 tonnes de poisson par an, essentiellement à Villa Cisneros et à La Guëra. La seule autre ressource exploitée par les Espagnols était les algues, que l'on ramassa à partir de 1953 pour en faire du fourrage et des engrais. La côte était divisée en quatre zones, dont chacune s'était vue accorder une concession pour les compagnies espagnoles, lesquelles payaient les ramasseurs d'algues sahraouis au poids. Les exportations du territoire se composaient principalement de poisson, de petites quantités d'algues et de quelques bêtes. En 1958, elles se montaient à 523 tonnes et représentaient une valeur de 958,015 pesetas. Les importations en revanche étaient vingt fois plus élevées puisqu'elles se chiffraient au total à 21,4 millions de pesetas.





A bien des égards, les Sahraouis continuèrent à mener la vie qui était la leur depuis des centaines d'années. Très peu d'entre eux allèrent vivre dam les petites installations espagnoles avant les années 1960. Ils restèrent nomades, pour la plupart, et étaient donc plus ou moins livrés à eux-mêmes.





En effet, même s'ils avaient installé quelques garnisons à l'intérieur du territoire en 1934, les Espagnols ne pouvaient espérer exercer un contrôle administratif direct sur les communautés de nomades disséminées dans tout le pays, ni même leur faire payer des impôts. Les fractions sahraouies continuaient à régler leurs propres affaires par l'intermédiaire de leurs djemass et à appliquer leurs codes juridiques, l'orf coutumier et la sharia coranique.





Néanmoins, la présence espagnole apporta des changements sensibles dans la société sahraouie. Tout d'abord, elle mit fin au pillage intertribal qui était jusqu'alors un phénomène endémique. Ceci permit aux nomades de migrer en groupes plus restreints que par le passé, afin d'utiliser au mieux les pâturages disséminés sur le territoire . Leurs troupeaux se dispersèrent davantage et le nombre total de têtes de bétail s'en trouva probablement accru. Dans le même temps, les installations espagnoles, aussi petites fussent-elles, devinrent des centres d'échanges, où les nomades pouvaient vendre leurs bêtes, leurs peaux et leur laine et acheter des tissus, du sucre, du thé et de la farine.





Alors qu'auparavant, tous les échanges se faisaient sous forme de troc, la monnaie commençait maintenant à circuler régulièrement parmi les nomades. De plus - même si ce phénomène resta très limité avant les années 1960 - quelques camps de Sahraouis se formaient aux abords des villes et des avant-postes espagnols. Certains trouvaient des emplois sur les chantiers de construction ou dans les unités méharistes de la police. Simultanément, bien que les pratiques telles que l'esclavage et le horma ne fussent pas totalement supprimées par les autorités espagnoles, elles diminuèrent progressivement.







Pourtant, les Sahraouis estimèrent que, dans une large mesure, la pax hispanica fit d'eux des tributaires. Bien qu'ils ne fussent pas tenus de payer des impôts, ils. ne jouissaient plus de leur liberté d'antan. "Nous sommes tous des znaga, maintenant", déclarèrent certains Sahraouis à l'anthropologue espagnol Julio Caro Baroja, lorsque celui-ci faisait des recherches, dans les années 1950, pour son ouvrage monumental sur la société sahraouie, Estudios Saharianos. "C'est à dire que désormais, nous devons



tous nous conformer à des lois qui ne sont pas les nôtres, nous soumettre au contrôle des armes, aux règlements sur la propriété, etc, qui nous sont imposés par des gens plus puissants.





Le seul homme du fusil aujourd'hui est le soldat du gouvernement". Mais, comme le remarquait aussi Caro Baroja, la suppression des razzias était trop récente pour éroder un esprit guerrier façonné depuis des générations.A la fin des années 1950, les Sahraouis devaient revenir à leurs traditions militaires et lutter une fois encore pour retrouver leur liberté perdue.





La pêche





Il y avait une ressource du Sahara occidental dont les Espagnols des Canaries tiraient parti depuis plus de quatre siècles et demi : le poisson de la côte saharienne, qui prolonge le plateau continental sénégalo-mauritanien, lequel est réputé être un des plus riches du monde en ressources halieutiques.











Les principales espèces de poisson pêchées dans les eaux du Sahara occidental par les bateaux de pêche des Iles Canaries étaient la sardine (environ 90.000 tonnes par an et la pieuvre et le calmar (70.000 tonnes par an) -, on pêchait aussi du thon, du homard, des anchois, de la morue et du rouget. Mais les habitants du Sahara occidental ne profitaient pas de cette énorme industrie implantée sur leur côte. De petites usines de traitement du poisson avaient été installées à Villa Cisneros et La Guëra dès le début de la colonisation espagnole, mais cette industrie demeura très primitive jusqu'à la fin de la Seconde guerre mondiale, et même en 1949, 657 tonnes de poisson seulement furent débarquées dans le territoire





Le pétrole





Pendant ce temps, dans les années 1960, les compagnies pétrolières internationales avaient jeté leur dévolu sur le Sahara pour y trouver mieux que le poisson. En 1956, on avait découvert le plus grand gisement de pétrole du Sahara algérien, Hassi Messaoud, et au Sahara espagnol, les structures géologiques semblaient elles aussi prometteuses.





On s'intéressa en particulier à deux grands bassins sédimentaires, l'un s'étendant du nord au sud le long de la côte, l'autre à cheval sur la frontière avec le Sud marocain, d'ouest en est, de l'Atlantique à la Hammada. Mais il avait fallu attendre que l'Espagne assouplisse ses lois protectionnistes sur les investissements pour commencer l'exploration dans ces régions.











Les recherches pétrolières au Sahara occidental furent très largement reflétées par les travaux de prospection effectués plus au nord dans les mêmes bassins sédimentaires, mais de l'autre côté de la frontière de la province de Tarfaya qui faisait jadis partie du Maroc méridional espagnol et fut rendue au gouvernement de Rabat après l'accord de Cintra signé en avril 1958. Là, la compagnie italienne E.N.I. obtint des droits de prospection sur 30 000 km2 en mer et ONSHORE, le 26 juillet 1958, deux jours après la publication du premier code pétrolier marocain. La E.N.I. réalisa des études géologiques et géophysiques et en 1960, elle creusa son premier puits onshore, à Oum Doul. Ensuite, la compagnie italienne se tourna vers la prospection offshore et commença à forer en 1961 dans l'embouchure de la rivière Chebeika, à environ 70 kilomètres au nord de la frontière du Sahara occidental.



La E.N.I. abandonna brusquement en 1963, mais deux ans plus tard, Esso se vit accorder des droits de prospection offshore dans la région de Tarfaya et en 1968, elle commença à forer. Abraham Serfaty, ancien fonctionnaire de la Direction marocaine des Mines et de la Géologie avait déclaré, en visitant les installations d'Esso dans cette région en 1969, avoir découvert que les forages effectués peu avant par la E.N.I., dont les découvertes avaient été tenues secrètes, s'étaient révélés positifs et que les essais de forage réalisés ensuite par Esso en 1968, avaient mis à jour la présence d'une vaste zone pétrolifère s'étendant le long de la côte au sud de Tarfaya.





En mars 1972, Esso aurait trouvé encore du pétrole, sur son huitième puits au large de Tarfaya, à 4 kilomètres au sud-ouest du second puits. Mais Esso abandonna également ses concessions. Le pétrole était, paraît-il, très lourd et sulfureux, et en 1968-72, un tel pétrole n'aurait sans doute pas été d'une grande rentabilité commerciale.













Les recherches pétrolières au Sahara occidental furent très largement reflétées par les travaux de prospection effectués plus au nord dans les mêmes bassins sédimentaires, mais de l'autre côté de la frontière de la province de Tarfaya qui faisait jadis partie du Maroc méridional espagnol et fut rendue au gouvernement de Rabat après l'accord de Cintra signé en avril 1958. Là, la compagnie italienne E.N.I. obtint des droits de prospection sur 30 000 km2 en mer et ONSHORE, le 26 juillet 1958, deux jours après la publication du premier code pétrolier marocain. La E.N.I. réalisa des études géologiques et géophysiques et en 1960, elle creusa son premier puits onshore, à Oum Doul. Ensuite, la compagnie italienne se tourna vers la prospection offshore et commença à forer en 1961 dans l'embouchure de la rivière Chebeika, à environ 70 kilomètres au nord de la frontière du Sahara occidental.



La E.N.I. abandonna brusquement en 1963, mais deux ans plus tard, Esso se vit accorder des droits de prospection offshore dans la région de Tarfaya et en 1968, elle commença à forer. Abraham Serfaty, ancien fonctionnaire de la Direction marocaine des Mines et de la Géologie avait déclaré, en visitant les installations d'Esso dans cette région en 1969, avoir découvert que les forages effectués peu avant par la E.N.I., dont les découvertes avaient été tenues secrètes, s'étaient révélés positifs et que les essais de forage réalisés ensuite par Esso en 1968, avaient mis à jour la présence d'une vaste zone pétrolifère s'étendant le long de la côte au sud de Tarfaya.



En mars 1972, Esso aurait trouvé encore du pétrole, sur son huitième puits au large de Tarfaya, à 4 kilomètres au sud-ouest du second puits. Mais Esso abandonna également ses concessions. Le pétrole était, paraît-il, très lourd et sulfureux, et en 1968-72, un tel pétrole n'aurait sans doute pas été d'une grande rentabilité commerciale.



on s'est intéressé également aux gisements de minerai de fer du Sahara occidental. Du minerai de fer a été trouvé à Agracha, sur le bord nord-ouest du plateau de Tiris, à quelques kilomètres des grands gisements de fer mauritaniens de Zouérate. Le gisement d'Agracha contiendrait au total 72 millions de tonnes de minerai de fer d'une teneur de 57,3 % de fer et 13,6 % d'oxyde de titane utilisé dans la fabrication de la peinture. Il contient aussi 0,6 à 0,8 % de vanadium, faisant du Sahara occidental l'une des régions du monde possédant lès plus grandes quantités de ce métal dont on se sert dans l'industrie aérospatiale pour fabriquer des alliages métalliques légers et résistant à la chaleur. Une firme norvégienne entreprit des recherches pour trouver un moyen de séparer l'oxyde de titane du précieux vanadium, et au début des années 1960, on fit les études d'une ligne de chemin de fer de 160 kilomètres de long, reliant Agracha à la baie du Rio de Oro.







Cependant, en 1964, l'I.N.I. annonça que le marché mondial du minerai de fer n'était pas assez prospère pour que l'on investisse dans le projet d'Agracha. Pendant ce temps, au nord-est, Manuel Alia Medina, le géologue espagnol qui, le premier, avait découvert des phosphates au Sahara occidental, trouva aussi du minerai de fer à l'est de la Seguiet el-Hamra en 1947, et avança l'hypothèse que tout le bassin de Tindouf, qui renferme les grands gisements de fer de Gara Djebilet de l'autre côté de la frontière algérienne, pourrait aussi contenir du minerai de fer. L'Espagne mena sur place une étude aéromagnétique au début des années 1960 mais demeura très discrète sur les résultats de ses travaux de prospection dans la région.



On a découvert aussi du fer dans une troisième zone, au centre du pays, où une étude aéromagnétique réalisée en 1965 révéla 46 sites possibles, mais là encore on eut que peu de détails sur les résultats de cette étude.


Sarah Jessica Parker






Sarah Jessica Parker était plutôt surprise en arrivant au Maroc pour tourner la suite du film Sex And The City, car personne ne l'a reconnue.



Le premier centre culturel marocain à l’étranger a été inauguré, tout le week end, à Bruxelles en grandes pompes. L’ancien théâtre de la Gaité, qui l’accueille, en plein centre de la capitale belge, est superbe, mais il est encore vide. Charge à l'association Daarkom de faire vivre l'endroit.



L'ancien théâtre de la Gaité accueille Daarkom L’inauguration du premier centre culturel marocain à l’étranger s’est faite, vendredi 23 septembre et s’est poursuivie tout le week end, en plein centre de Bruxelles, au 18 rue du Fossé aux loups, dans l’ancien théâtre de la Gaité. Nommé Daarkom, « Venez là » en flamand et « Votre maison » en arabe, l’endroit est présenté comme la Maison des Cultures maroco-flamandes.



Après environ 4 ans de préparation, elle est un aboutissement, un soulagement manifeste pour les différents acteurs du projet : le ministère de la communauté des MRE, l’ambassade du Maroc en Belgique, le gouvernement flamand et l’association éponyme Darkoom, présidée par Laarbi Khetouta. « Je mesure, plus que jamais, à quel point l’ouverture de ce bâtiment était importante pour tout le monde », souligne Roos Pauwels, directrice de Daarkom.



« La culture a été oubliée dans les politiques publiques concernant l’immigration, alors qu’il y a beaucoup de besoins », reconnait Mohamed Ameur, le ministre de la Communauté des MRE. Pour preuve, plusieurs centaines de personnes sont venues visiter les lieux pendant le week end : un premier et un deuxième étage mis en perspectives par l’architecte Karim Ossmani dans un décor arabe épuré.



Pourtant, un œil neuf ne voit qu’une chose : le bâtiment est vide. Des chaises et quelques fauteuils constituent l’ensemble du mobilier. L’association Daarkom, chargée de la gestion de l’endroit, a toutefois réussi à présenter, samedi et dimanche, un programme culturel surprenant : elle a juxtaposé les représentations d’artistes flamands et marocains. Samedi soir, notamment, les chanteurs marocains Barry, Nabyla Maan et Hamid Bouchnak ont rencontré sur scène les chanteurs flamands Frank Vander Linden et Klaas Delrue.



L’inauguration achevée, Daarkom va vraisemblablement refermer temporairement ses portes pour que puissent être effectués les derniers travaux de finitions.