Moulay Abdelaziz l’histoire institutionnelle du Maroc



-         Des banques françaises, anglaises, espagnoles, se proposèrent pour effectuer des prêts à des taux usuraires.
-         Le makhzen s’en retrouva de nouveau dans un cercle vicieux d’emprunts permanents, devant permettre de rembourser les prêts antérieurs et de servir les intérêts aux créanciers.
-         Son endettement fut devenu  tel que les créanciers  commencèrent à exiger des assurances : la France put ainsi obtenir,  en 1904, le contrôle des douanes, dont une partie du produit devait servir  aux remboursements.
-         Une conférence internationale se réunit alors à Algégiras du 14 janvier au 07 avril 1906.
-         Cette « Conférence d'Algésiras » délimita des zones d’influence au Maroc entre les principales nations européennes, en privilégiant toutefois la France et l’Espagne.


ouverture de la Conférence d’Algésiras

-         L'acte d'Algésiras imposa également un système de  porte ouverte en interdisant toute mesure de protection douanière.
-         La France et l'Espagne furent nommées mandataires de la nouvelle Banque d'Etat du Maroc.
-         Les étrangers devinrentexemptés d'impôts et de taxes.
-          L’ouverture du Maroc était entamée : elle devait se cristalliser par l’exploitation directe des richesses du pays au lendemain de l’instauration du protectorat.




La mainmise politique : l’histoire institutionnelle du Maroc


La mainmise politique :

-         En dépit des multiples visées expansionnistes européennes vers le Maroc et leurs prétentions conflictuelles à divers droits sur ce territoire, le Sultan Moulay Hassan 1er, qui régna entre  1873 et 1894, réussit  à maintenir l'indépendance politique du pays.
-         Il instaura un régime douanier draconien que les puissances européennes, surtout françaises, anglaises et espagnoles, essayèrent d’enrayer par des traités avantageux.
-         Il s’efforça prudemment de moderniser le pays, sans tomber sous l’influence dominante d’une puissance;
-         Il s’employa également à  d’affirmer, au prix de coûteuses expéditions militaires, l’intangibilité des limites du Maroc contre les tentatives d’installation dans le sud du pays.
-         Mais les manœuvres incessantes des puissances coloniales permirent progressivement à leurs ressortissants de bénéficier de régimes juridiques privilégiés.
-         Ceux-ci parvinrent effectivement, au fil des ans, à échapper à la justice marocaine et à n’avoir à rendre compte de leurs méfaits qu'à leurs consuls.
-         Ces consuls eux mêmes s’arrogèrent progressivement un pouvoir en vertu duquel ils pouvaient choisir parmi les Marocains des « protégés », choisis essentiellement parmi les grands commerçants ;
-         Ce fut le début de l’ère des « Capitulations » qui privèrent le Makhzen d’inestimables recettes douanières.
-         Devant les prétentions françaises et espagnoles qui se faisaient de plus en plus pressantes, Guillaume II réagit à l'occasion d'une escale à Tanger, le 31 mars 1905 et  fait valoir les droits allemands sur le Maroc.
-         En février 1909, il y eut un accord entre la France et l'Allemagne, qui débouta provisoirement celle-ci de ses prétentions sur le Maroc.
-         L'Angleterre abandonna également ses visées sur le Maroc au bénéfice de la France, en échange de l'abandon de celle-ci de ses prétentions sur l'Égypte.[ cliquez ici ]
-         La France occupa alors Casablanca, Oujda et la plaine de la Chaouia en 1910, puis occupa Fès où le sultan était assiégé par des tribus rebelles.
-         Mais devant la progression de la conquête militaire du territoire marocain par les français, l'Allemagne décida de ré-intervenir : elle débarqua un contingent dans le port d'Agadir le1 avril 1911
-         Le 4 novembre 1911, un accord fut alors conclu en vertu duquel l'Allemagne  reconnut  les « droits » de la France sur le Maroc ; elle fut  en échange dans certaines de ses prétentions en Afrique noire.
-         Le Maroc se vît  proposer par la France, un projet de réforme, qui  devait se traduire par un protectorat.
-         Le 30 mars 1912, le sultan Moulay Hafid  signa le traité de Fès,  instaurant le   protectorat  français au Maroc


Le Sultan Moulay Hafid
-         La France occupa ainsi l’essentiel du territoire marocain et concéda à l’Espagne la zone nord du pays. De même que le port et la région de Tanger (en zone nord espagnole) devinrent  une zone internationale et le Sahara occidental que liaient des liens ancestraux d’allégeance avec les sultans marocains fut cédé à  l'Espagne qui en occupait déjà une bonne partie depuis 1884.
-          Le général Lyautey fut nommé premier résident général de la France au Maroc .

L’occupation militaire : l’histoire institutionnelle du Maroc


  L’occupation militaire :

-         Le pays souffrait énormément déjà des effets du dépeçage de son territoire : une dizaine de ports ( tels que ceux de Sebta, Melilla, Larache, Tanger, El Jadida, Safi, Essaouira, etc..) avaient déjà connu, par intermittence, l’occupation portugaise et espagnole depuis le 15ème siècle.
-         La bataille de « Oued Al Makhazine », appelée également bataille des « Trois Rois » (en 1578) avait toutefois permis de supprimer bon nombre de comptoirs commerciaux portugais.
-         Mais l'occupation française d'Alger, en 1830, provoqua une réaction nationaliste des Marocains et inquiéta le Sultan marocain à tel point qu’il décida de venir  en aide à l’Emir Abdelkader qui dirigeait alors la résistance en Oranie.
-         Le Maroc s'engagea alors dans un conflit ouvert avec la France.
-         Essaouira et Tanger furent bombardées.
-         De même que les troupes du Sultan Moulay Abderrahmane furent défaites lors de la bataille d’Isly le 14 Août 1844.
-         Le traité de Tanger (1844) et la convention de Lalla Maghnia (1845) ramenèrent  alors  le calme, tracèrent des frontières maroco - algériennes privilégiant les autorités françaises d’occupation de l’Algérie,  mais ne stoppèrent pas, néanmoins, les volontés expansionnistes européennes au Maroc.
-         En tentant par ailleurs de reprendre Ceuta et Melilla, les Marocains déclenchèrent en retour une expédition espagnole qui s'empara de Tétouan, en 1860 et obligea le Maroc à signer un accord lourd de conséquences financières.
-          L’effet de l’endettement croissant contribua à affaiblir l’autorité du Sultan qui se trouvait confronté, en plus du grignotage progressif du territoire par les puissances européennes d’occupation, à de fréquentes rebellions  des tribus de « Bled Siba ».
-         Ce furent là les préludes d’une occupation progressive qui se cristallisa d’abord par le débarquement d’un corps expéditionnaire à Casablanca en 1907.
-         La France encouragea le grignotage du Maroc à partir de l'Algérie : Lyautey  commença en fait à pénétrer au Maroc à partir du sud algérien.
-         Les prétextes de   « pacification » du territoire devaient élargir davantage l’impact de d’une occupation à la recherche de voies de légitimation politique que devait par la suite  leur procurer le traité de protectorat.